Le livre

« Si l’on me donnait le choix entre une mauvaise dent et une mauvaise conscience, je choisirais sans hésiter la mauvaise conscience » se serait écrié Heinrich Heine après s’être fait arracher une dent… Ce n’est pas un hasard si, en plein cœur du XIXe siècle, la découverte de l’anesthésie fut le fruit du travail acharné de dentistes (Wells, Morton). Leur discipline n’avait sans doute pas à charrier l’immense cortège de valeurs et de significations accolées à la douleur : manifestation de la punition divine, participation de chacun à la passion du Christ, prise de conscience des limites du corps, symptôme utile qui guide la main du chirurgien, etc. Ainsi, parce qu’elle était inéluctable, la douleur est toujours apparue comme nécessaire voire précieuse. C’est à cette inférence de fortune que mit fin l’anesthésie. Devenue contingente, quelle signification nouvelle fallait-il accorder à la douleur ? Que nous apprenait son absurdité enfin dévoilée sur notre présence au monde ? Paradoxalement, loin de s’éclipser, la douleur n’a fait que proliférer du XIXe au XXe siècle. Dans la quotidienneté du travail à l’usine, dans les blessures de guerre, dans chaque instant de la vie concentrationnaire, la douleur semble avoir constitué le régime normal de l’homme moderne. En retraçant l’évolution des discours philosophiques, historiques, littéraires et médicaux sur la douleur, il apparaît invariablement qu’en filigrane, c’est toujours notre conception même de l’humain qui est en jeu.



"Une réflexion approfondie (...) qui s'impose et emmène loin" 
LE BIEN PUBLIC - 16 mai 2009

"Un livre tout à fait remarquable"
Claude Bochurberg dans l'émission Mémoire et vigilance sur RADIO SHALOM PARIS - 22 juillet 2009


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